Rue Bel-Ébat
(2018)
Rue Bel-Ébat est un cheminement à travers des environnements déstructurés au cœur desquels je mets mon corps en scène. Je m’attache aux demeures à l’abandon, me fonds au bâti jusqu'à devenir l’âme du lieu, l’un de ses fantômes.
La ruine, par ses manques, est
prétexte à la fiction, un prétexte à la réinvention des souvenirs.
Ici, j’établis un parallèle entre cette maison bourgeoise en ruine, les maisons closes telles qu’elles existaient avant la loi Marthe Richard et les conditions d’enfermement des femmes qui y vivaient.


"Dans mon jardin, nulle brise
que l’haleine inhalée. Et le lierre est irréel.
À l’orée charbonnière où le givre tréfile on nous sert en encas."




"Ablutions aux parois, la boutique ravale
chichement sa façade,
se cale en coude à la résille plomb de nos os qui saturent,
s’ébroue en édentée et reluque éculée
le manège des culs sur les froids du boulevard
pendant que sous les pentes
pioncent des carcasses."



